Avant de partir pour Coluo, je décidai plus raisonnablement de passer la nuit chez moi. Dès l’aube levante, je rassemblai mes affaires et prit la route non pas de Coluo, mais de Romae pour trouver une calèche afin de m’emmener au temple. Je ne croisai sur la route ni animal, ni âme qui vive. A la capitale, enfin, des personnes firent leur apparition et je fus rassurée de voir que le phénomène n’avait sans doute atteint que mon village. Je resserrai l’emprise sur mon sac, et entreprit de prévenir la ville des événements. Mes pas me dirigèrent alors naturellement vers le temple, ou le sage de Romae m’accueillit. Il me conseilla effectivement d’aller à Coluo, et ajouta qu’il fallait que j’aille à l’auberge trouver une certaine Arianne pour m’accompagner.
J’allai donc à l’auberge, lorsque quelqu’un m’appela. C’était Erica, une de mes amies humaines de la bibliothèque, qui passait son temps le nez plongé dans les livres. Les larmes me montant aux yeux, elle me prit dans ses bras et je pleurais un moment, avant de lui expliquer, la voix entrecoupée de sanglots, ce qui m’était arrivé. Ses yeux bruns brillèrent, et elle déclara d’une voix forte :
« Ne t’inquiètes pas, je vais t’accompagner ! »
Je lui sautai au cou et, après quelques instants, je repris contenance et nous nous dirigeâmes vers l’auberge du Point Carré. Là-bas, les effluves de la bière me montèrent au nez et m’étourdirent presque, mais je pris mon courage à deux mains et décidai de chercher cette fameuse Arianne. Erica et moi nous dirigeâmes donc vers le bar ou plusieurs personnes buvaient. La serveuse nous aperçut et nous demanda ce que nous voulions, alors je lui dis que nous recherchions une certaine Arianne.