Le Temps des Découvertes

Maître du Jeu Messages : 468 X.P : 697

"Mon trésor ? Vous voulez que je rende mon trésor ? Très bien. Je vous le donne. Mais trouvez le vous-même ! Pandore est grand ! Il y est dissimulé quelque part !" Le défi de Ladro, plus grand bandit de l'histoire de Pandore, avait provoqué un véritable ouragan sur la surface de Pandore tout entier. Des vagues sans fins d'aventuriers et de pirates s'étaient mis à parcourir les terres et les mers à la recherche de ce qui devait être le plus gros butin jamais vu en ce monde. Cet élan jamais vus auparavant, avait entraîné une vague d'explorations toujours plus loin sur les mers. La découverte d'une terre de mystère peuplée d'animaux terrifiants et sauvages par la Marine de Shoan avait fait comprendre que d'autres terres existaient par dessus les gigantesques barrières de nuages qui bloquaient les navires.

Désormais en l'année 522, il ne fait plus de doutes possibles. La curiosité de l'homme est la plus forte. Après que les fondateurs de la Grande Alliance, Awarennor, Shoan, Ciiti et Tonel se soient réunis, il a été décidé, avec l'aide et le financement de Mandrosa, de partir explorer ce que certains appellent déjà "Les Jeunes Terres". Chaque jours, des dizaines de navires quittent les ports des grandes nations pour partir toujours plus loin par delà les mers. Ils rêvent tous d'être les premiers à poser les pieds sur une nouvelle terre, de découvrir de nouveaux horizons, et qui sait, trouver, peut-être, de grands trésors pas encore réclamés ?

C'est aujourd'hui que part la plus grande flotte d'exploration du pays. La foule est amassée nombreuses sur les quais. Une douzaine de navire attendent leurs équipages et la situation idéale pour prendre la mer. Les marins, les militaires et les aventuriers se rencontrent dans une ambiance lourde, mais incroyablement amusée. Ils ont tous consciences que ce jour est un jour exceptionnel, et que le destin ne fait que les attendre. On peut voir des hommes embrasser leurs femmes et leurs enfants avant de se lancer dans une file indienne qui ne cesse de se rallonger. Des frères s'adressent de solides accolades, tandis que des mères terminent de s'assurer que leurs époux sauront s'occuper des enfants.

Devant chaque navire, une petite table est installée, un greffier derrière elle. Des registres toujours plus grands sont ouvert, une plume et un encrier à leurs côtés. Les volontaires y inscrivent leurs noms avant de monter à bord et d'attendre les instructions. Des scientifiques, des écrivains, des géographes, des biologistes, des chasseurs, des soldats, des mercenaires, la liste des engagés pour ces expéditions est longue et ne saurait jamais être terminée. Les mouettes et les goélands se posent sur les mats et les toits, observant cet étrange spectacle d'humains s'accumulant sur ces grands tas de bois. Petit à petit, les officiels et les officiers en charge de l’expédition arrivent à leurs tours, leurs présences ne passant jamais inaperçues.

Il reste encore un peu de temps pour s'inscrire sur ces fameuses listes et prendre les mers à la recherche de gloire, de découvertes, ou peut-être d'autres choses.

Entrée de Zärfell

~ Il y avait un monde fou aujourd'hui au port ! Le jeune homme mit les mains sur les hanches. Eh bah ! pensa-t-il. A vrai dire, lui aussi venait pour quasiment la même raison que beaucoup de gens ici : partir à la découverte de ces nouvelles terres inexplorées. Après son voyage à Pangéa aux côtés de sa fille et sa rencontre avec Marie, son envie de bouger avait été de nouveau très attisée. Néanmoins, il avait eu du mal ce matin à laisser ses enfants à la maison. En effet, il adorait passer du temps avec son fils et sa fille, les emmener en forêt et leur apprendre tout ce qu'il pouvait leur enseigner... "Quand est-ce que tu reviens ?" avait demandé Yàssadja. Et Raikudô, son fils, avait bien manifesté une forte envie de partir à l'aventure du haut de ses trois ans. Après tout, sa grande-soeur était partie en expédition à cinq ans, pourquoi pas lui ? Mais, pour cette fois, le jeune homme avait dit non. En contre partie, il leur avait promis un cadeau, des dessins et des histoires incroyables à raconter à son retour. De son côté, même si Akane savait les capacités de son mari à se défendre, elle l'avait encore vu partir avec une petite pointe d'inquiétude au fond de ses yeux.

L'Erudit avança parmi la foule des habitants et des dockers. Il avait lustré son armure arcanique et enfilé un hakama de voyage épais et solide, qu'il avait cousu de ses mains. La capuche rabattue sur sa tête, il alla jusqu'aux files d'attente pour s'inscrire. Il releva un peu la tête, laissant entrevoir ses yeux vert anis et ses mèches blanches. Il observa le chargement des différents bateaux tout autour de lui. Harmattan s'était à moitié cachée sous un pan de la cape solide de son maître. La rinoral avait pris de l'âge, et pourtant, elle ne se lassait jamais des expéditions. Zärfell avait préféré cacher un peu son visage car, depuis dix ans qu'il habitait à la capitale de manière plus ou moins régulière, quelques personnes avaient fini par le connaître assez bien. Des gens venaient fréquemment à son atelier pour diverses raisons et le jeune homme pouvait dire que, désormais, il avait des clients "réguliers".

Il observa le bateau qu'il avait choisi. C'était un majestueux navire, typique de Shoan. Le type de navire qu'il commençait à bien connaître. Il attendit patiemment son tour, son bâton d'alchimie en main. La pierre arc-en-ciel, au sommet, y luisait d'une tendre lumière. Enfin, son tour arriva. La greffière chargeait des enregistrements s'adressa à lui d'une voix forte :

- Bonjour, votre nom, prénom et votre profession je vous prie.
- Bonjour, dit-il en retirant sa capuche. Eriawyn, Zärfell et je suis Mage et Alchimiste.

La femme au chignon impeccable releva la tête vers l'Alchimiste. Son nom lui disait peut-être vaguement quelque chose, puis, sans attendre, elle inscrivit les informations. Elle poursuivit son interrogatoire.

- D'où venez-vous ?
- De Shoan même. J'habite à la capitale.
- Vous avez déjà une expérience des expéditions en navire ?
- Oui.
- Cet animal, là ? Est-ce qu'il est agressif ?
- Non, pas le moins du monde.
- Hum...

Elle sembla hésiter un instant. Les animaux n'étaient pas toujours les bienvenus. Néanmoins, quelques rares navires s'étaient mis à les accepter sous certaines conditions, car on avait remarqué qu'ils pouvaient parfois être utiles. Finalement, elle soupira et déclara :

- Très bien. Sur ce navire, les animaux sont acceptés mais c'est à vous de vous en occuper et de garder constamment un œil sur eux. S'il y a le moindre souci, on le met en cage en cale et il ne bouge plus du voyage.
- C'est noté.

La rinoral roula des yeux. Voilà comment on traitait les animaux sur les bateaux, encore une fois ! Enfin, après quelques dernières informations, le jeune homme put embarquer sur l'immense vaisseau. Il observa l'horizon et sourit. Il était impatient ! Zärfell partait en expédition avec des objectifs bien précis en tête. Au-delà de découvrir de nouvelles choses, comme des plantes et des espèces animales, peut-être même des civilisations, il partait à la recherche de minerais intéressants pour améliorer ses recettes alchimiques. Le jeune homme partait aussi dans l'espoir de peut-être découvrir de nouvelles formes de magie.

En parlant de magie, il repéra plusieurs êtres dotés d'une puissante aura magique. Il y avait bien entendu des Mages tout autour de lui. Certains et certaines avaient même des niveaux assez élevés. Néanmoins, il y avait aussi d'autres auras un peu plus singulières. Il balaya le navire et les humains du regard. Il devait sûrement y avoir quelques créatures sortant du lot parmi cette foule de gens. Le Mage remarqua un Ael, ce qui lui rappela son ami de Gandur, William Terenfotti, qui en était aussi un. Le jeune homme se mit à marcher sur le pont avant de remarquer cette aura qui avait retenu son attention. Un Esper ? Oui, pour sûr. Cela l'étonna un peu. Il en avait croisé si peu depuis ses dix-sept ans et son départ de son village natal. Il se laissa guider par ses instincts de magicien, à la recherche de cette personne, tandis que les marins préparaient le bateau pour le grand départ. Le Mage n'avait pas forcément l'intention première de l'aborder. Il cherchait déjà à savoir à quoi cet Esper pouvait bien ressembler.

La jeune demoiselle arrivait aux alentours des quais après le coin d'une maison. La foule était présente en masse, elle n'avait pas vus ça depuis ses jours dans l'armée. Tout autour d'elle, il y avait des gens de tous les horizons. Des gens de l'Empire, bien sûr, mais également des ethnies plus variées, qui devaient avoir traverser tout le pays pour venir avoir la chance de partir en mer vers de nouvelles contrées. Elle, elle avait entendu parler de tout cet engouement pour "Les Jeunes Terres" dans le village qu'elle occupait temporairement. Elle s'était empressée de préparer son sac, qu'elle portait sur l'épaule, pour son expédition. De nouvelles terres voulaient dire de nouveaux gens à convaincre de l'expertise de son père ; ainsi que peut-être de nouvelles ressources pour sa forge !

Elle faisait la queue comme tout le monde ainsi depuis une heure maintenant. C'était enfin son tour pour poser son nom sur le papier. Elle levait la tête en direction d'un des navires de tête (le sien était le quatrième). Elle y avait là-bas ressentit la présence de quelqu'un comme elle, et il devait en être de même pour cette personne. Mikasa espérait la croiser une fois rendu sur les Jeunes Terres. Quand le grand homme devant elle posa son nom, elle s'avança et prit l'encre pour y inscrire ce qu'on lui demandait.

Shouji Mikasa
Guerrière, Forgeron
Shirimawa

Puis elle grimpa sur la planche qui la menait sur le pont du navire de Shoan. Elle les connaissait bien, elle avait longtemps hésité à s'engager dans la Marine Impériale après son service à l'armée. Son bardas sur elle, elle se retrouvait maintenant au milieu d'une foule de marins qui s’adonnaient à préparer le bateau pour la mer. Elle cherchait du regard le capitaine pour connaître les instructions à suivre. Une fois familière la sortit de ses recherches, l'apostrophant depuis le pont supérieur.

''Shouji !? Qu'est-ce que tu fais là ça fait un bail !'' Elle leva les yeux pour voir un soldat la saluer. Elle posa sa main en visière pour se protéger du soleil et adressa un franc et grand sourire amicale.
''Ryoujô !? Mais je te renvois la question !
- Grimpe donc !
- J'arrive !''

Elle s'empressa, esquiva un marin faisant rouler un tonneau jusqu'à la soute et rejoignit enfin le pont supérieur, où le dénommé Ryoujô l'attendait. Les deux personnes s'adressèrent une franche accolade, l'équipement de forge de Mikasa ne manquant pas de faire du bruit.

''Qu'on me coupe la tête si je rêve, je pensais jamais te revoir depuis ton départ de l'armée !'' Continuait Ryoujô.
- Tu vas pouvoir garder ta tête, c'est bien moi.
- Regarde toi ! Deux années de plus et toujours aussi fraîche ! Ha, comme j'envie les Espers.
- Hey, tu n'as pas beaucoup changé non plus, mais tu n'aurais pas pris un peu de poids ?'' Ria Mikasa en adressant une tape sur le ventre de son camarade.
- Que veux-tu, la vie de chasseur, ça nourrit son homme !
- Mais si tu es là il doit y avoir le reste de la Division Cerisier !
- Certain oui ! J'ai croisé Kyoko et Fuji, parmi les quelques visages dont je me souviens. Ils doivent sûrement se souvenir de toi eux aussi, on t'oublie difficilement.
- Oh arrête les compliments tu veux ! Je te rappel que tu es marié. Comment va Sakura ?
- Elle va très bien, elle et les petits.''

Mikasa continuait à échanger avec son camarade quand elle porta le regard sur sa gauche. Quelqu'un sur le même navire qu'elle l'intriguait, elle sentait que l'on chercher à croiser son regard. Les Espers avaient développé cet forme d'instinct depuis longtemps, victimes de leur nature étrange. Elle croisa finalement les yeux d'un jeune homme aux cheveux de neige qu'elle reconnut immédiatement. Il était dans la même file qu'elle aujourd'hui, lui et l'animal roux qui l'accompagnait. Ryoujô remarqua le comportement quelque peu alarmée de sa camarade et observa dans la même direction qu'elle. Il trouva le même homme et afficha un rictus amusé en posant les poings sur les hanches.

''Regarde donc ! Je m'attendais à le voir durant l'expédition, mais pas sur notre navire ! On peut dire qu'on a de la chance !
- Hein ? Tu sais qui c'est ?
- Quel soldat ne le sait pas !? Oh, je ne vais pas avoir à faire les présentations, tu vas pouvoir le faire toi-même, le voilà qui vient vers nous.''

Effectivement, Mikasa voyait le jeune homme s'approchait. Elle restait sur ses gardes en gardant son sang-froid, mais posa la main droite sur le fourreau de son katana. Elle ne laissait transparaître aucune agressivité, et à vrai dire le jeune homme non plus, mais les Espers étaient des êtres méfiants envers les personnes capables de sentir leur nature, comme les Mages.

~ Harmattan remarqua directement le comportement de la jeune femme. Elle lâcha plusieurs "ou" à son maître, sa nature méfiante prenant le dessus. :

- Dis, Zärfell, cette jeune femme vient de poser la main sur son katana. Pas très rassurant, non ?
- Allons, ce n'est rien.

Le jeune homme n'était pas du tout stressé par le comportement de cette demoiselle. Comme pour lui, les affres du temps semblaient en effet peu affecter sa physionomie. En tant que Sylphe, sa jeunesse resterait désormais quasiment intacte malgré ses trente-et-un ans. Hormis un peu de barbe, le Vétéran aurait pu être reconnu par n'importe qui l'ayant connu à vingt-deux ou vingt-trois ans. Sa cape bougeait au rythme de ses pas lents et réguliers. Son bâton suivant le mouvement de ses pas, il entendit grâce au vent qu'on l'avait repéré. La rinoral, elle, resta un peu en retrait et se mit à humer l'air par réflexe pour sentir l'odeur de ces deux bipèdes inconnus. Le magicien vit que certains regards se portaient brièvement sur sa figure, mais personne ne semblait s'attarder trop. Il n'aimait pas être connu ou reconnu. Malgré son mariage, il se félicitait d'avoir pu conserver une part d'anonymat auprès des gens. On connaissait vaguement son nom parmi les habitants de l'Empire et cela se résumait principalement aux habitants de la capitale. Dans l'armée, c'était différent, les soldats le reconnaissaient parfois davantage. Quoi qu'il en fût, le Sylphe s'était toujours astreint à rester le plus incognito possible. Il s'était même mis à envier certaines fois ses dix-sept ans, époque où il n'était qu'un adolescent parmi tant d'autres. Néanmoins, avec le temps, il avait fini par s'y faire à cette sorte de réputation. Une fois à hauteur de ces deux personnes, il sourit. Zärfell se savait peu doué pour les premières rencontres, néanmoins, il s'en fichait. On ne pouvait pas être doué pour tout.

- Bonjour, je crois que nous sommes donc camarades de bord.

L'homme sembla plus à l'aise et acquiesça les propos du magicien. Zärfell échangea quelques mots avec lui, faisant les présentations :

- Zärfell, je suis Mage et vous ?
- Ryoujô, soldat dans la Marine ! Content de vous savoir parmi nous, Mage Zärfell.
- Et content de rencontrer un homme de la Marine Impériale. Si j'ai une certaine expérience des bateaux, je suis loin d'être un maître de ce genre de transport. Pour ce qui est des caprices de l'océan et du ciel, cependant, j'avoue m'en débrouiller un peu mieux.

L'Alchimiste apprécia déjà ce garçon qui semblait d'un naturel sans fioriture et agréable. Zärfell n'avait pas prévu de briser la glace, mais maintenant qu'il était lancé, il se tourna vers la jeune femme. Une Esper, donc. Le mélange de sa tunique pastelle de Voyageur, au col brodé d'or, et de son hakama de l'Empire, fabriqué dans la pure tradition de Shoan, donnait, comme toujours, une idée du genre de personne qu'il pouvait être, d'autant plus quand on portait attention à son ensemble de bracelets et de chaînes de pied. Au fond, Zärfell n'était pas vraiment à l'aise. Les présentations et la socialisation, ce n'était pas toujours son fort. Il n'avait pas envie de s'encombrer de tournures. Il se contenta de sourire avec sympathie et douceur et d'aller plus ou moins droit au but :

- Bonjour mademoiselle, vous êtes une Esper, non ? Je n'ai pas croisé beaucoup de gens comme vous. Comment vous appelez-vous ? Vous venez de loin pour participer à ces explorations ?

Zärfell se demandait notamment si elle venait de la capitale. Au vue de son apparence, en tout cas, il était certain qu'elle était comme lui une citoyenne de l'Empire.

Sur le pont, l'agitation monta d'un cran. On commençait à préparer pour de bon le départ. Le capitaine du navire allait de long en large, fournissant ses instructions et effectuant les dernières vérifications. Il observa la liste des inscrits : quel monde ! Heureusement que le navire et que l'équipage étaient à la hauteur d'une expédition de cette envergure. De plus, avec tous ces gens compétents à son bord, il allait pouvoir bénéficier de beaucoup d'atouts et de main d’œuvre. Néanmoins, il allait aussi falloir trouver des postes à tout ce bon monde. Il se tourna vers ses lieutenants et se mit à discuter avec eux et elles. Peut-être y allait-il y avoir un rassemblement. Pour le moment, chacun et chacune avait encore du temps de s'affairer à ses occupations avant le largage des amarres.

Plus elle voyait le jeune homme approcher et moins elle ressentait de la tension ou de l'agressivité. Et à vrai dire, le comportement amical de Ryoujô finit par la rassurer. Alors sa main quitta son fourreau et elle prit la peine de découvrir qui était la personne face à elle. Ses doutes étaient confirmés quant à ses capacités de Mage. Et plus elle réfléchissait et plus ce nom lui disait quelque chose. Zärfell Eriawyn, un Mage, connut par tous les soldats de métier de l'Empire... Il lui fallut un petit instant de réflexion dont elle sortit subitement quand il s'adressa à elle. Sa nature d'Esper avait évidemment était percé à jour par les capacités magiques de ce jeune homme. Elle se pencha doucement en avant pour le saluer avant de répondre à ses questions.

''Tout à fait. Je me nomme Shouji, Mikasa Shouji. Je suis forgeron errante, donc je n'ai pas réellement de toit. Je suis née à l'Empire, près de la Montagne du Crépuscule. Dites-moi, ne seriez-vous pas... ?'' Ryoujô sourit en voyant que sa camarade réalisait enfin à qui elle avait à faire.
- Si, c'est lui.'' Mikasa devint soudainement toute rouge avant de se pencher encore plus bas, son équipement tombant tout droit de son dos.
- Je suis désolée ! Je n'avais pas réalisé que je m'adressais à l'époux de la Haut-Général ! Désolée d'avoir douté de vous ! Vraiment je ne sais comment me racheter !''

Ryoujô éclata d'un rire amical quand un autre marin se présenta au groupe, un véritable géant par rapport au petit groupe. L'homme dominait en effet tout le monde d'une tête, le grand katana no-dachi dans son dos amplifiant cet aspect de grandeur. Ses bras comme des cuisses et son cou de taureau indiquait sa force physique exceptionnelle. Il projeta une ombre sur les trois personnes, un sourire d'une oreille à l'autre sur son visage.

''Je vois que l'ambiance est toujours de mise dans la Division Cerisier.
- Kenshin ! Ça par exemple toi aussi tu es là ?'' Annonça Ryoujô pendant que Mikasa se relevait de sa honte.
- Tout à fait. Mais c'est Vice-Capitaine pour toi, maintenant.
- Félicitations.'' Répondit Mikasa avec respect envers son ancien camarade. Le géant posa une main amical sur l'épaule de Zärfell qui plia légèrement sous la force du colosse. Avec sa main seulement, il pourrait envelopper et briser son visage.
- Mes anciens camarades vous donne du mal à retordre Mage Eriawyn ? N'hésitez pas à vous en remettre à moi, j'ai eu l'habitude de les corriger pendant leurs services obligatoires.
- C'est une bonne promotion que tu as eu là Vice-Capitaine. La Marine plutôt que l'Armée finalement ?'' Interrogea Mikasa.
- Les deux petite Shouji. J'étais toujours destiné à devenir Sergent de la Division Cerisier, puis les nouvelles sur Les Jeunes Terres sont arrivées. Le transfert dans la Marine était plus intéressante pour moi.''

Mikasa s'était penchée pour ramasser son matériel et le remettre sur son épaule. Elle se tenta à caresser Harmattan, la rinoral étant la première de son espèce qu'elle apercevait. Elle se disait que si son propriétaire était quelqu'un d'assez respectable et honorable pour épouser la Haut-Général, son animal de compagnie ne pouvait qu'être docile. Elle restait tout de même vigilante à une certaine morsure éventuelle.

Maître du Jeu Messages : 468 X.P : 697

Les files de volontaires s'épuisaient petit à petit devant les navires. De plus en plus de personnes différentes grimpaient dans les grands bâtiments de bois de la flotte d'expédition. Comme la petite scène typique que l'on voyait, les camarades se retrouvaient et s'échanger des souvenirs, ou sur leurs ambitions pour ces nouvelles terres. On entendait des rumeurs, comme quoi le sable était d'or et les rivières d'argents. D'autres parlaient de dangers, véritables ou non. Dans tout ce mélange de superstition et de légende, il devenait difficile de trouver quelle nouvelle était vraies ou non.

Un homme s'avançait d'un pas déterminé vers l'un des navires, un grand arc et katana solidement attaché croisé dans son dos. Son baluchon sur une épaule, le carquois sur l'autre, il semblait parfaitement paré pour l'aventure en toute condition. Deux marins s'appuyèrent sur la rambarde du navire.

"Hey mais regarde c'est Momo Hikato !
- Mais oui c'est bien lui !
- Ne me dis pas que vous allez venir naviguer avec nous ?!
- J'espère bien que si ! Tu es fou, on ne peux pas affronter les créatures les plus dangereuses du monde sans le légendaire traqueur Momo Hikato !
- Voilà qui est bien vrai.'' Déclara l'arrivant en grimpant avec agilité sur le flanc du bateau. ''Et il était hors de question que vous ne rameniez le premier trophée de ces Jeunes Terres avant moi.''

Il se posa sur le pont et gonfla le torse, inspirant l'air marin à plein nez. Puis il posa le regard sur un singulier petit groupe qui venait de se composer sur ce navire. Il reconnut immédiatement l'un d'entre eux et alla se faire connaître.

''Toujours là pour une nouvelle expédition en des terres inconnues à ce que je vois, Mage Zärfell !''

Le traqueur posa son sac à terre et adressa un salut franc, sincère et respectueux envers le jeune homme.

''Dois-je refaire les présentations, ou l'évocation d'une île perdue emplie de lézards mangeurs d'homme suffira-t-il à vous rappeler l'enfer que nous avons traversé et survécut là-bas ? En tous les cas, c'est un immense plaisir de savoir que je ferais de nouveau équipe avec vous ! Je sens que nous allons encore faire de grandes choses.'' Il observa ses camarades de conversation, tous de biens jeunes gens. ''Un conseil jeunes gens, si vous tenez à la vie, ne restez pas trop avec ce jeune homme. Il n'a pas toujours de la chance avec les animaux.''

Puis il ria. Les soldats furent assez bouche-bée de voir avec quel ton et familiarité l'homme évoquait l'époux de la seconde plus haute autorité de l'Empire. Était-il à tout hasard déjà saoul ?

~ Zärfell salua à son tour la jeune femme en s'inclinant. Une forgeron errante ? Il sourit. Une autre personne qui avait le nomadisme dans le sang ! Cela lui plaisait déjà et il avait très envie d'échanger davantage avec Mikasa. Le jeune homme était toujours heureux quand il rencontre d'autres habitués de la vie nomade, car, après tout, c'était le mode de vie qu'il préférait. Des images de son voyage initiatique et des tentes des Voyageurs lui revinrent en mémoire. L'odeur de la pluie sous les arbres, le murmure des grains de sable sous le vent, le frottement discret des toiles de tente, les bruits d'une auberge perdue dans une ville de campagne... Oui, cela lui manquait un peu, même s'il continuait à être mobile quelques fois dans l'année.

L'Alchimiste fut un peu mal à l'aise face à la réaction de Mikasa. Il étira un petit sourire amical et gêné, mettant les mains en avant comme pour dire que tout ceci n'était pas nécessaire. Harmattan observa la scène avec curiosité. Le Mage s'inclina un peu auprès de Mikasa, comme pour se mettre à son niveau. Il n'avait pas du tout l'impression de nécessité tant de courbettes et de respect, tout cela car il s'était marié. Zärfell aimait Akane, pas sa réputation ou l'armée. Lui, le gamin qui venait du monde agricole, du travail manuel, de la vie simple de la forêt, il devait maintenant s'accommoder des "mes respects" de certaines personnes. Il dit à l'Esper :

- Allons, ce n'est rien, ne vous inquiétez pas. Vous savez, je préfère qu'on me traite comme un individu lambda, Mademoiselle Mikasa.

Soudain, le magicien vient une ombre gigantesque apparaître. Il découvrit le colosse qui connaissait Mikasa et Ryoujô. Zärfell fut un peu surpris par la forte poigne de ce géant. Il sourit, le remerciant mais lui disant que tout allait bien. Il était étonné de voir à quel point cette expédition regroupait tant de gens qui se connaissaient. Harmattan observa la jeune femme qui tentait de la caresser. Elle pencha légèrement sa tête sur la droite et renifla pendant plusieurs secondes les doigts de la demoiselle. Finalement, elle se laissa toucher et caresser. Malgré sa fierté d'animal toujours un peu farouche et sauvage, elle ne pouvait pas le nier : les câlins de ces bipèdes étaient vraiment agréables ! Elle lâcha quelques "ou" de bonheur.

Un timbre de voix vint titiller l'oreille aiguisée du jeune homme. Il se tourna aussitôt vers un aventurier qu'il reconnut. Il esquissa un sourire.

- Tiens, bonjour Hikato. En effet, je me souviens bien de cette île où nous avons failli y rester. Je vois que vous aussi vous ne résistez pas à l'appel de l'aventure.

Au fond, cela ne le surprit pas de voir le traqueur participer à l'expédition. Mais se trouvait au même moment sur le même bateau, cela était plus incongru. Zärfell rit de bon cœur à la remarque de Hikato avant de lâcher :

- Si je ne m'abuse, c'est plutôt vous qui avez failli être croqué par un de ces lézards. En tout cas, pauvre Koyomi, je n'ai pu ramener que son sabre.

Zärfell savait pertinemment que c'était tous deux qui avaient évité le pire. Il se souvint du pauvre homme mort sous les coups terribles de ces Voleurs d'Utah. C'était aussi cette expérience qui lui avait fait réfléchir à deux fois avant d'emmener de nouveau Yàssadja avec lui. Il préférait attendre qu'elle grandisse encore et commence à bien mieux maîtriser la magie, tout comme pour son fils. Il se dit qu'il devrait être sur ses gardes, maintenant. Il ne savait rien de l'endroit qu'ils allaient visiter. Il se tourna vers Hikato :

- Je suppose que vous venez pour traquer quelques espèces animales inconnues ? Notre première expérience nous a enseigné que la prudence était la meilleure carte à jouer.

Puis, il regarda Mikasa :

- Je connais assez bien la Montagne du Crépuscule, j'y suis allé plusieurs fois. Vous voyagez donc de villes en villes pour proposer vos services, quelque chose comme ça ? Personnellement, il m'arrive de faire ça. Je pars souvent à Awarennor, Gandur et surtout à Erimos, et j'y propose mes services de magie, d'alchimie et de médecine. La vie nomade est un excellent mode de vie, je trouve.

Il lui sourit, espérant qu'ils pourraient continuer à discuter quelques minutes avant le départ.

Un sourire radieux sur le visage, Mikasa se prit au jeu de caresser la rinoral, cherchant l'endroit parfait pour obtenir le "ou" le plus adorable possible. Mais bien rapidement elle laissa l'animal tranquille et retourna auprès de ses semblables. Même si elle était différente d'eux en bien des points. Elle entendit les marins appelaient le dénommé Hikato qui apparut peu après et sembler très bien connaître Zärfell. Il lui fallut peu de temps pour comprendre pourquoi. Les deux hommes étaient en effet des rescapés de la fameuse expédition qui avait lancé toute les expéditions à venir. Elle avait entendu quelques rumeurs sur une île avec des lézards géants, au-delà d'une barrière de nuage qui se serrait reformer depuis. Elle n'y avait pas participé elle-même car elle était encore bien trop occupée à perfectionner sa maîtrise de la forge pour partir à l'aventure. Elle ria à ce qu'elle devinait être une pique envers le jeune homme et vit Ryoujô prêt à renchérir.

''Rien à craindre, on a l'habitude de s'occuper des monstres nous !
- Tu veux parler de la fois où j'ai dû te sortir de ce trou à rat où tu as chuté en combattant un homme-lézard ?'' Demanda Kenshin.
- Oui ! Si je me souviens bien tu avais trébuché en ramassant ton arme non ?'' Acheva Mikasa en se remémorant la scène.

Ryoujô protesta cette raillerie de ses camarades en argumentant que cette histoire était sortie de son contexte. Après un bon rire, Mikasa se tourna vers Zärfell qui évoquait la Montagne du Crépuscule et sa vie de forgeron errante.

J'ai été recueillit à Shirimawa, aux pieds de la montagne. C'est là-bas que j'ai appris la forge, puis j'ai commencé à voyager après mon service obligatoire. J'ai fais Shoan, Awarennor, un peu de Tonel. L'Empire m'a prit le plus clair de mon temps, ses glorieux étendus étant long à parcourir.
- Vous verrez, elle dit toujours avoir encore beaucoup à pratiquer, mais elle forge des armes d'excellente qualité !'' Coupa Ryoujô, fier de vanter l'expertise de sa camarade. Mikasa répliqua d'un amical coup de pommeau entre les côtes.
- Il exagère, mais je veux en effet continuer à m'améliorer pour faire connaître la technique de forge et les résultats de l'art de mon père. C'est pour cela que je vais effectivement de villes en villages pour proposer mes services aux habitants.
- Et ce n'est pas non plus une piètre combattante.'' Cette fois c'était Kenshin qui intervenait. ''Elle avait une excellente réputation de bretteuse dans le Régiment. Elle est aussi habille avec un marteau qu'avec un sabre.

Mikasa rougit face aux compliments du colosse. Il est vrai qu'elle avait toujours eu cet sorte d’instinct concernant la maîtrise de la lame. Un instinct qui lui avait permis de se débrouiller dès qu'elle avait une arme en main. Une voix tomba sur le petit groupe.

''Vice-Capitaine ! Quand vous aurez terminer de discuter avec tout le monde, vous pourrez vous rendre utile en venant ici ! J'ai besoin de vous avant le départ !
- À vos ordre Capitaine, j'arrive tout de suite !'' Kenshin se dressa en réponse à l'autorité du chef du navire, puis se retourna vers ses camarades. ''Je dois vous laisser, les obligations des officiers. On se retrouvera plus tard.'' Puis il s'en alla, apostrophant au passage un marin qui manipulait bien maladroitement les cordages. Ryoujô se tourna vers Zärfell.
- Et vous Zärfell ? Prêt à conquérir de nouveaux horizons ?
- Conquérir, le mot est fort.'' Réplique Mikasa.

~ Le jeune homme découvrit un peu plus qui était Mikasa. Il écouta les remarques du Vice-Capitaine Kenshin et de Ryoujô. Le Sylphe était curieux de voir de quoi la jeune femme était capable. Sûrement cette expédition serait-elle l'occasion de la voir à l'œuvre. Entre Dame Freyla et Meisha, ou encore Sakuya ou sa femme, il connaissait de nombreuses bretteuses d'exception.

- Eh bien, je suis curieux de vous voir combattre, Mademoiselle Mikasa ! déclara le Mage après tous ces compliments mérités.

Puis, Kenshin dut hélas partir. Zärfell espérait avoir l'occasion de plus discuter avec lui. Bientôt, il allait finir par connaître tous les soldats de l'armée juste par les rencontres qu'il faisait ! En revenant sur le petit groupe, il rit aux propos de Ryoujô. Mikasa n'avait pas tord : "conquérir" était un verbe un peu fort. Le magicien répondit :

- A défaut de conquérir, j'avoue être prêt pour découvrir de nouveaux horizons. Je n'ai toujours rêvé que de ça depuis mon enfance : voyager ! Alors, l'occasion d'explorer de nouvelles terres est vraiment inédit pour notre époque. Il est certain qu'on en parlera longtemps après les découvertes. Mais je pars notamment voir si je peux découvrir de nouveaux minerais pour l'alchimie. C'est une science encore peu connue que j'explore petit à petit. J'espère qu'avec de nouveaux ingrédients, je pourrai élaborer de nouvelles créations.

Harmattan s'était assise et se lustrait le poil tandis que les bipèdes continuaient de parler.

- D'ailleurs, Mademoiselle Mikasa, si vous le voulez, vous pourrez venir à mon atelier à Nagato. J'ai déjà optimisé plusieurs armures et armes, dont des katana, avec l'alchimie. Nous pourrions peut-être voir ensemble pour élaborer plusieurs katana intéressants, et pourquoi pas réfléchir à de nouvelles armes forgées à améliorer aussi.

Cette idée réjouissait beaucoup Zärfell ! En effet, la forge n'était pas un savoir-faire qu'il maîtrisait. Il était donc toujours obligé de se baser sur des katana pré-existants, à défaut de connaître une recette qui en sortirait un tout fait de son chaudron. Il pouvait bien créer des capes et autres vêtements optimisés, ainsi que toutes les potions du monde, mais les armes et les armures restaient des domaines inaccessibles pour lui. Ainsi, s'il pouvait avoir une forgeron douée à laquelle acheter sa matière première, cela le réjouissait d'autant plus. Le jeune trentenaire espérait que la proposition plairait à Mikasa. Néanmoins, il comprendrait son refus, Zärfell n'étant pas du genre à être rancunier pour ce genre de chose.

Mikasa se retrouvait plutôt surprise de l'offre que venait de lui faire Zärfell. Elle n'avait jamais songé à proposer ses sabres à un Alchimiste. À dire vrai, elle n'avait jamais entendu parler de l'Alchimie avant non plus. Son père lui avait dit qu'avec certaines pierres magiques réduites en poudre, ou par le biais de Mages spécialistes, on pouvait créer une arme magique. Mais cette science qu'était l'Alchimie lui était parfaitement inconnue. Elle aurait souhaité en savoir plus sur le sujet avant de pouvoir donner une réponse, qu'elle soit négative ou non. Mais avant tout, elle commença par éclaircir un point.

''S'il-vous-plaît, si vous désirez m'appeler par mon prénom, arrêtons d'utiliser le mademoiselle et tutoyons-nous, j'en ferais de même. Bien, ceci étant dit, je ne connais rien de l'Alchimie pour être parfaitement honnête avec vous. Vous dites optimisez des armes et des armures ?
- Il est vrai que nous avions des Mages capables d'enchanter nos armes dans l'armée, mais je n'ai jamais vu l'Alchimie à l’œuvre non plus.'' Évoquait Ryoujô en réfléchissant.

Mikasa approuvait ces propos d'un signe de tête. Elle n'avait elle-même pas encore essayé l'aspect magique de la forge. C'était quelque chose qui nécessitait d'être sûr de son coup et laisser peu de marge à l'erreur.

''Je sais qu'il est possible en intégrant certains minerais dans le métal, on pouvait donner aux armures et aux armes certaines propriété magique, mais je ne l'ai jamais pratiqué moi-même. Je dois reconnaître être curieuse. Si cela peut aider à faire connaître l'art de mon père, je m'y intéresserais d'autant plus.

~ Zärfell n'avait pas pensé que la plupart des gens ne connaissaient pas l'alchimie. Il s'en voulut un peu, emporté par son entrain, de n'avoir même pas pris le temps d'expliquer. Il rassembla ses pensées et essaya une explication simple, efficace et concise :

- Il s'agit d'une science basée sur des mélanges de différents éléments. Cela ressemble beaucoup à de la cuisine. C'est un peu ce que tu as dit, Mikasa, en intégrant certains minerais, on peut "transformer" des armes, des armures et bien d'autres objets. On mélange tout dans un grand chaudron ayant des propriétés particulières, car ce n'est pas un simple chaudron, mais un chaudron d'alchimie. Ensuite, à l'aide d'un bâton d'alchimie que voici, on mélange l'ensemble dans le chaudron. L'objet en ressort modifié. Il a "absorbé" en quelque sorte, les propriétés des différents ingrédients avec lequel on l'a mélangé.

Il sortit une des ses potions de soin alchimique. Le liquide avait une tendre lumière vert-bleu.

- Voici une potion de soin alchimique qu'on fabrique avec des éléments assez simples. Elle régénère un peu d'énergie. Et, de ce fait, on peut bien sûr transformer des katana.

Il espérait que ses explications aient aidé la jeune femme à y voir plus clair. Néanmoins, c'était une science tellement nouvelle qu'il se doutait qu'elle pouvait être difficile à comprendre. Dommage que Freyla n'était pas là pour montrer son armure qu'il avait modifiée.

- Je pense que ça peut aider à faire connaître l'art de ton père en apportant, en plus de ton art de la forge qui reste la base sine qua non pour réaliser de l'alchimie, des propriétés singulières aux sabres que tu fabriques.

Zärfell espérait ne pas avoir rebuté la jeune femme.

Maître du Jeu Messages : 468 X.P : 697

Hikato était heureux et fier que son compagnon de mauvaise fortune ne se souvienne de lui. Il gonfla encore le torse comme sous l'effet de la fierté, puis redevint bien vite le guerrier sérieux et traqueur professionnel qu'il était.

"Beaucoup de formidables soldats sont mort ce jour là. Certain étaient de bon amis à moi. Ce jour là je pensais avoir passé trop de temps en compagnie de la mort. Sans cette autochtone, nous n'en serions certainement jamais revenus.
- Mais... Que c'est-il passer sur cette île ?" Interrogeait Ryoujô. Le traqueur afficha un sourire mystérieux avant de poser sa main sur l'épaule du soldat.
- J'aurais amplement le temps de raconter cette histoire et bien d'autres pendant notre voyage.
- Agitez-vous les aventuriers ! Dernières préparations !
- Hey toi viens m'aider !
- Chargez moi ces tonneaux ! Il y en a encore plein à venir !''

L'agitation devenait de plus en plus grande alors que dans la rue, un grand convoi militaire se faisait entendre. Le bruit des pas régulier et le cliquetis des armures des soldats sur-entraînés de l'Empire devenait de plus en plus bruyant pendant que Kenshin revenait vers le groupe.

''Voilà les officiels. Il va falloir mettre la main à la pâte. Venez, je vais vous emmener à vos quartiers.''

Il ne laissa pas le temps à ses camarades de répliquer, devenait soudainement aussi sérieux que son grade ne l'impliquait. Il menait ses petits protégés jusqu'à l'intérieur du navire. Il s'arrête devant une porte coulissante lourde qu'il tira dans un bruit grinçant. La pièce était composé essentiellement d'hamac en toile de jutes suspendus les un au dessus des autres. Pas de confort supplémentaire. Les couvertures ressemblaient à des sacs de patates et les oreillers étaient de plumes.

''Les dortoirs de l'équipage. Il va falloir vous tasser les uns par dessus les autres. Pas de traitements de faveurs, premiers arrivés premiers servis, en tout temps et toute heure.''

Des marins typiques de Shoan, le torse nu et le large pantalon de toile, s'adonnaient encore à attacher les hamacs là où ils le pouvaient. Kenshin laissa la porte tiré puis retourna vers l'entrée qui donnait sur le pont.

''On lèvera les voiles après l'arrivée du Général. Ça vous laisse encore un petit peu de temps pour faire le tour. Mais une fois en mer, ça ne sera pas la même histoire. C'est noter les Kohaïs !?
- Oui Vice-Capitaine Kenshin !'' Répondit Ryoujô dans un salut caricaturale. On ne l'avait pas appelé comme ça depuis un long moment.

Dehors, les samouraïs continuaient à défiler, leurs fiers arcs sur le dos et leurs armures scintillantes sous l'air marin.

Mikasa écoutait tous les propos de Zärfell et la réaction d'Hikato avec attention. Visiblement ces deux hommes étaient sortis d'une mauvaise situation et avait même fait connaissance avec les habitants de ces îles mystérieuses. Elle allait répondre à Zärfell quand l'agitation gagna le navire, les rues, et les officiers. Elle savait parfaitement ce que cela voulait dire. C'était comme en ces temps là, à l'armée. Avant que le Bataillon ne lève le camp, les hommes s'activaient toujours de la même manière. Elle poursuivit d'un pas discipliné son supérieur, accompagné de ses camarades, jusqu'aux quartier de l'équipage. Ici aussi, c'était comme à l'armée, aucun distinguo entre hommes et femmes, chacun partageaient le même toit. Cela lui suffisait amplement. Certes, ce n'était pas le confort de la tente d'unité, mais c'était tout de même très proche. Elle saluait les marins d'un signe de tête avant de poser son sac de matériel à terre et de se retrousser les manches. Bien évidemment, elle comptait participer du mieux qu'elle pouvait à toutes les manœuvres possibles. C'était une ancienne militaire après tout. On ne chasse pas un naturel intégré à coup de pompes, entraînement au combat à main nue et abattage des arbres. Ryoujô remarqua ce comportement chez la jeune femme et sourit.

"Comme au bon vieux temps hein Mikasa ? Toujours la première à bosser.
- Tu l'as dis, feignant." Répondit la demoiselle en terminant d'attacher les manches de son kimono dans son dos grâce à son obi. "Et avec Kenshin comme Vice-Capitaine, tu n'auras pas autant l'occasion de te la couler douce." Le soldat chercha à lui attribuer une tape amicale qu'elle esquiva avec aisance. Il se tourna ensuite vers Zärfell.
- Si ça peut être possible, j'aimerais partager le plus souvent mon hamac près du vôtre Mage Zärfell. Avec quelqu'un comme vous je ne m'attend pas à beaucoup de ronflement." Il s'écarta pour laisser passer les marins. "Bon, je vais voir si je peux aider et retrouver des gars de la Division Cerisier Mikasa. Je leur dirais que tu es là.
- Même si je te demandais le contraire tu ne le ferais pas."

Un dernier échange de tape amicale, puis Mikasa salua son camarade. Elle posa ensuite un regard sur Zärfell.

"L'Alchimie semble intéressante, beaucoup de points communs avec la forge magique, je pense que j'aurais à en apprendre. On reprendra cette conversation plus tard si tu veux."

Elle marcha ensuite jusqu'au pont, s'habitua à la sortie à la lumière du jour. Et s'agita. Elle se présenta auprès de quelques marins qu'elle aida. En synchronisation, elle tira sur la corde qui permettait aux larges stockes de tonneau de grimper jusqu'au pont. Elle les fit ensuite rouler jusqu'à la cale. En chemin, un autre marin l'interpella.

"Hey toi, t'es bien forgeron ? Viens ici il faut vérifier quelque chose sur le navire.
- J'arrive !''

Elle envoya d'un coup de pied les tonneaux restants jusqu'à l'équipage qui les réceptionna, puis accourut auprès du soldat. Il la guida jusqu'aux stocks cordage maintenu par des anneaux de fer à la structure du bateau.

"On doit vérifier que les cordes restent en place quand elles sont agitées, mais cette structure me semble faible. Ton avis ?"

Mikasa se pencha dessus et toucha tout d'un œil analytique. Elle faisait glisses ses doigts, manipulait les arceaux, les faisait trembler. Elle en désigna un sur les trois.

"Les autres tiendront, mais celui-ci est bancale. Soit le bois est pourri soit l'arceau n'est pas assez enfoncé. Je peux facilement régler le deuxième problème, il me faut juste mon matériel que j'ai laissé dans les quartiers.
- J'en ferais part au capitaine.
- Je retourne aider si on a pas besoin de moi."

Et elle joignit le geste à la parole en retournant aider à charger les tonneaux.

~ Zärfell fut surpris de l'agitation qui sembla, d'un coup, gagner en intensité, alors qu'il discutait tranquillement avec sa nouvelle connaissance. Il aurait pu parler d'alchimie pendant des heures si le temps des derniers préparatifs n'avait pas sonné. Sans dire un mot, il suivit le gigantesque Vice-Capitaine jusqu'aux dortoirs. Zärfell ne fut pas étonné du décor, car même s'il n'était pas militaire, il le connaissait bien. Harmattan soupira. Elle allait encore devoir se farcir des odeurs de pieds pestilentiels d'humains à l'hygiène douteuse. Sa truffe sensible pleurait d'avance de toutes ces effluves humains horribles ! Néanmoins, elle avait appris à s'y faire et Zärfell avait toujours sur lui quelques herbes à l'odeur bien plus agréable qu'elle se fourrait, dans les pires des cas, dans le poil pour y plaquer son museau. Il valait mieux une petite odeur de lavande pour oublier tout ça.

Le jeune homme remarqua la complicité de tous ces gens entre eux. Il n'avait jamais fait le service militaire, ainsi, il se sentait très peu à sa place en voyant Mikasa blaguer avec Ryoujô. En relevant la tête, il voyait surtout des soldats de la Marine et d'autres militaires aller et venir... Autant dire qu'il faisait plutôt tâche dans le décor, et qu'il se sentait presque comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Et pourtant, ce n'était pas faute de les côtoyer souvent, les militaires. Soudain, Ryoujô s'adressa à lui, le tirant de ses rêveries. Il rit un peu à sa remarque. Zärfell savait qu'il ne ronflait pas beaucoup, pour ne pas dire jamais. Puis, après qu'il était parti, l'Alchimiste acquiesça aux propos de Mikasa. Ils n'avaient effectivement pas le temps de discuter maintenant. Puis, elle aussi disparut sur le pont. Le jeune homme se sentit d'un coup bien seul face aux marins qui continuaient d'installer les hamacs dans les dortoirs. Il se tourna vers la rinoral qui agita ses grandes oreilles :

- Bien, allons voir si nous pouvons nous rendre utiles.

Il vit tout le remue-ménage des troupes militaires et des gens qui s'étaient inscrits sur les listes. Il soupira et se demanda à quoi il pouvait bien servir. Le jeune homme s'avança vers des marins qui chargeaient des caisses remplies d'équipements.

- Je peux vous aider ? demanda le Mage.

Le soldat de la Marine le regarda.

- Oui, il faut charger ces caisses pour pouvoir les mettre à la cale. Votre aide est bienvenue. Il y en a beaucoup et plus on est nombreux, plus ça va vite.

Le jeune homme acquiesça. Le trentenaire s'ajouta à la ligne d'hommes et de femmes qui tiraient sur de grosses et solides cordes permettant de hisser les différentes caisses. Une fois cela fait, il aida à défaire les cordages et prit tour à tour des caisses pour participer à la chaîne humaine qui menait l'ensemble jusqu'aux cales du navire. Enfin, il répéta l'opération. Le Sylphe en profita pour regarder ce qu'il y avait à charger. Effectivement, ce n'était pas une petite cargaison. De nombreuses piles de caisses en bois épais s'entassaient aux pieds du navire et de nouvelles ne cessaient de se créer. Le jeune homme se tourna alors vers celui qui dirigeait les opérations.

- Vous permettez ?

Le chef l'observa faire. Zärfell brandit son bâton de magie. On put sentir une petite brise. Il forma différentes bulles d'air autour d'un ensemble de grosses caisses et, d'un coup de main, la bulle s'éleva dans les airs, comme si elle ne pesait que quelques grammes, et gagna le pont sans souci. Le Vétéran les menait en suivant à l'entrée des cales, les caisses volant réellement comme par magie. Les marins les regardèrent se poser toutes seules à leurs pieds en se grattant la tête.

- Bah ça alors, si elles pouvaient aussi se ranger toutes seules en bas, ça serait incroyable.
- Bien sûr que c'est possible, où faut-il les mettre ?

Ils virent le Mage debout, souriant, en face d'eux.

- Là, derrière le gros tas sur la gauche, déclara une marin en lui indiquant le lieu de rangement des caisses. Il faut qu'elles soient bien rangées les unes contre les autres pour qu'ensuite on les attache pour qu'elles ne bougent plus du trajet.
- Pas de problème.

Zärfell usa de nouveau de sa magie de vent et suivit les instructions de la militaire. Puis, il retourna dehors où le responsable du chargement des caisses le rappela.

- Vous pourriez vous occuper de ce chargement-ci aussi ? Cela nous ferait gagner du temps.
- Avec plaisir !

Tout content de pouvoir se rendre utile, il continua ainsi d'aider les marins à charger le matériel. Harmattan observa tout cela en suivant Zärfell dans tous ses déplacements. Elle n'avait pas envie de s'asseoir quelque part et de se faire marcher sur la queue. Le jeune homme continua d'aider tant qu'il le pouvait. Il jetait de temps à autres des coups d’œil pour voir, en bas, les grandes files de samouraï qui grossissaient sans cesse.

» Le Temps des Découvertes ~ Sur les mers
» Le Temps des Découverts ~ Les Jeunes Terres